Article psychotria bridsoniae def-
Activités biologiques des extraits de Psychotriabridsoniae A. Davis & Govaerts
(Rubiaceae) de Madagascar
Lalasoa Ranaivoarison Ranarivelo(1), Tiana Sylvia Rasoarivelo Ralambonirina(1), Oliva Jaconnet
Andrianaivoravelona(2), Henintsoa Harizafy(2), Faliarivony Randriamialinoro(1), Stéphan
Rakotonandrasana(1), Andriamalala Rakotondrafara(1), Edouard Ravalison Andrianarison(3), Marylin Lecsö(4),
Philippe Antoine Andrianary(2), Michel Ratsimbason(1), Vahinalahaja Eliane Razafintsalama(1)
(1) Centre National d'Application de Recherches Pharmaceutiques, BP702, Antananarivo101, Madagascar (2) Laboratoire de Chimie Physique du Département Génie Chimique de l'Ecole Supérieure Polytechnique
d'Antananarivo, BP 1500, Madagascar
(3) Laboratoire de Chimie Organique du Département Génie Chimique de l'Ecole Supérieure Polytechnique
d'Antananarivo, BP 1500, Madagascar
(4) Laboratoire de Microbiologie de l'Université Paris Descartes, Faculté de Pharmacie, 4 Avenue de
l'Observatoire – 75006 Paris, France.
Résumé :
Les analyses des activités biologiques des extraits de la partie aérienne de
Psychotriabridsoniae (Rubiaceae), une
plante endémique de Madagascar, ont montré que l'extrait méthanolique présente une activité antimicrobienne
intéressante contre les bactéries Gram (+), essentiellement sur
Streptococcus pyogenes, avec une CMI de
39,06µg/ml et une CMB de 78,13µg/ml. Ce même extrait possède également un pouvoir antioxydant, avec une
valeur importante de 3568mMTrolox/l d'extrait par la méthode DPPH, et une valeur de 22,59mMTrolox/l
d'extrait par la méthode ORAC. Cette activité antioxydante peut être due à la présence des produits phénoliques
dans la plante notamment à des flavonoïdes détectés lors du screening phytochimique. Outre les flavonoïdes,
nous avons également détecté des iridoïdes, des stéroïdes et des tanins dans la partie aérienne de
Psychotriabridsoniae.
Mots-clés : Psychotriabridsoniae, Rubiaceae, phytochimie, activité antioxydante, activité antimicrobienne.
Abstract: Biological activities of the Psychotriabridsoniae A.Davis & Govaertsextracts, Rubiaceae from
Madagascar
Biological tests revealed that the methanol extract of
Psychotriabridsoniae (Rubiaceae) endemic to Madagascar
inhibits Gram (+) bacteria, especially
Streptococcus pyogenes with MIC value 39.06µg / ml and MBC value
78.13µg/ml. The methanol extract of the plant also showed an antioxidant activity with a high value of
3568mMTrolox /l of extract by DPPH method, and 22.59mMTrolox /l of extract by ORAC method.
Antioxidant activity should be due to phenolic compounds such as flavonoids detected on phytochemical screening of the plant which also showed the presence of tannins, steroids and iridoids in its aerial part.
Keywords:
Psychotriabridsoniae, Rubiaceae, phytochemistry, iridoids, antimicrobial and antioxidant activity.
1. INTRODUCTION
Psychotriabridsoniae (Rubiaceae) est une plante endémique de Madagascar [1], qui n'a pas encore été très étudiée du point de vue phytochimique et biologique. Or, plusieurs plantes du genre
Psychotria sont utilisées dans le monde pour le traitement de diverses maladies dont l'inflammation de la gorge, la dysenterie, la fièvre, les maux de dents, les maux d'oreilles et les blessures [2,3,4] ; les morsures de serpent [5]; les infections virales et bactériennes, et les inflammations [6,7,8]; l'hypertension, les dysfonctionnements cardiovasculaires, les perturbations mentales et les désordres alimentaires [9] , la malaria, la leishmaniose. [10], les maux d'estomac, les maladies vénériennes [11].Compte tenu de ces indications, nous avons axé nos recherches sur les propriétés biologiques de cette plante notamment les activités antimicrobienne et antioxydante.
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2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Collecte et identification
Les feuilles et inflorescences de Psychotriabridsoniaeont été récoltées en juillet 2011 dans la Réserve Naturelle Intégrale (RNI) de Tsaratanana, Commune de Manambato, District d'Ambanja, de la Région Diana(Madagascar). L'identification de la plante a été effectuée par les botanistes du Département Botanique du CNARP au sein duquel est déposé un herbier de référence Rakotondrafara A. 1056 (Figure 1).
Figure 1:Herbier de Psychotriabridsoniae, Rakotondrafara A. 1056
(Source : Herbarium CNARP)
2.2. Criblagephytochimique
Le criblage phytochimique, suivant les méthodes adoptées par H.H.S. Fong et al. (1977), D.R. Dalton
(1979), G. Cordell (1981), J. Bruneton (1987, 1993, 2009), A. Gurib-Fakim (1994), V. Plouvier et al. (1971) a servi pour la détection des familles de molécules présentes dans la plante. Ces méthodes utilisent des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique à détecter. Les tests sont basés sur la formation de complexes insolubles ou de complexes colorés, à partir de poudre de plantes, ou d'extrait hydroéthanolique.
2.3. Préparation des extraits
Les feuilles et les inflorescences dePsychotriabridsoniae sont séchées, broyées puis macérées dans des
solvants de polarité croissante : a) mélange dichlorométhane/hexane [60 :40] cinq fois, b) méthanol cinq fois.
2.4. Analyse des activités biologiques
L'analyse des activités biologiques concerne les tests sur les activités antibactériennes et les activités antioxydantes des extraits dichlorométhane et méthanolique de Psychotriabridsoniae.
2.4.1. Tests des activités antimicrobiennes
Plusieurs méthodes ont été utilisées dont la dilution en milieu solide, l'antibiogramme, la
bioautography et la microdilution en milieu liquide.
2.4.1.1- Screening antibactérien par la méthode de dilution en milieu solide
La méthode de dilution sur gélose en milieu solide est réalisée sur boîtes de Pétri en utilisant l'inoculateur de Steers. Elle permet de détecter le spectre antibactérien du produit testé à l'issue de l'inhibition ou non de la croissance des souches. Les échantillons sont testés à une dose de 100 mg/l sur des souches de référence. Ils sont mis en solution dans du DMSO pour faciliter leur diffusion dans l'agar. Le témoin négatif contient le DMSO et le témoin positif est constitué de l'Ofloxacine. L'incubation dure 24 h à 37 °C. Pour ce screening, 47 espèces bactériennes (30 Gram négatif et 17 Gram positif) provenant de souches de référence ont été utilisées.
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2.4.1.2.-Méthode de l'antibiogramme
La méthode utilisée est celle développée par Nielsen et al., 2000, Pyun et al., 2006 et Ngameni et al., 2009 afin de mesurer l'inhibition des bactéries par les extraits de la plante sur boites de Pétri [12,13,14]. Après ensemencement d'une quantité de 2ml de suspensions de bactéries, correspondant à 0,5 Mac Farland, à la surface d'un milieu gélosé Mueller Hinton dans une boîte de Pétri, des disques stériles, de 6mm de diamètre, type BioMérieux, imprégnés de 10µl d'extrait brut de concentration de la solution mère égale à 100 mg/ml soit 1mg/disque, y sont placés. Les boîtes de Pétri sont ensuite incubées à 37°C pendant 24h. Après incubation, les zones d'inhibition de la croissance des bactéries par l'extrait, caractérisées par le diamètre d'halo d'inhibition autour de chaque disque, sont mesurées en mm [15]. La mesure est réalisée en triple.
2.4.1.3.-Méthode par « bioautography »
La méthode est similaire à la méthode de l'antibiogramme, mais dont l'extrait à tester diffuse dans
l'agar inoculé à partir de la plaque de chromatographie [16,17]. La technique utilisée est la bioautography par immersion. Elle consiste à immerger la plaque dans la gélose Mueller Hinton, ou à la placer dans une boite de Pétri et à la recouvrir ensuite du milieu gélosé. La plaque CCM contenant le spot de la solution de l'extrait méthanolique est placée dans une boite de Pétri, puis recouverte du milieu gélosé. Après solidification, les bactéries sont ensemencées et la boite de Pétri est ensuite incubée à 37°C pendant 24h [18]. Afin de permettre une meilleure diffusion des composés testés dans l'agar, les boites peuvent rester à basse température durant quelques heures avant incubation. La présence d'une bande claire entourant le spot sur la plaque indique la présence d'activité antibactérienne.
2.4.1.4.- Méthode de microdilution en milieu liquide
Cette technique permet la détermination de la Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) qui empêche la
croissance d'un microorganisme après 24 heures d'incubation à 37 °C dans un milieu de croissance non spécifique, et de la Concentration Minimale Bactéricide (CMB), qui est la plus faible concentration de la substance antimicrobienne, laissant subsister moins de 0,01 % de survivants. La méthode utilisée est décrite par Fawole, 2009 et Kuete, 2009, utilisant une microplaque de 96 puits. [19][20]
100µl de l'extrait testé de concentrations égales à 5mg/ml et 7mg/ml sont dilués avec 95µl du Mueller
Hinton Broth (MHB) puis répartis dans les 96 puits. 5 µl d'inoculum, standardisé entre 0,5 et 1 MacFarland, sont ajoutés dans chaque puits. Ces dilutions sont réalisées de façon à avoir des concentrations finales des extraits comprises entre 4,88 et 2500µg/ml d'une part et 6,83 et 3500µg/ml d'autre part.
Un témoin négatif et un témoin positif sont utilisés :
• Témoin négatif : 100µl du MHB
• Témoin positif: 95 µl du MHB additionnés de 5 µl d'inoculum
Les plaques sont ensuite recouvertes de papier aluminium stérile, puis incubées à 37°C pendant 24h. La CMI est évaluée par ajout de 40µl de solution de p-iodonitrotetrazoliumchloride, indicateur coloré en
jaune, à une concentration de 0,2mg/ml dans chaque puits, après incubation à 37°C pendant 30mn [19]. Un virage de couleur au violet indique qu'il y a croissance bactérienne. La CMI est indiquée par la cupule qui contient la plus faible concentration d'extrait où aucun changement de coloration n'est observé.
La CMB a été estimée par ensemencement de 5 µl de chaque puits qui ne présente pas de trouble sur
Mueller Hinton Agar (MHA), et l'observation de colonies bactériennes après incubation à 37°C pendant 24h. La CMB correspond à la plus faible concentration où aucune colonie bactérienne n'est observée.
L'évaluation finale des résultats est indiquée par le rapport de la CMB et de la CMI.
Le produit testé est dit : - bactériostatique lorsque le rapport CMB/CMI est supérieur à 4 ; - bactéricide lorsque le rapport CMB/CMI est inférieur à 4.
2.4.1.5.-Méthode de dilution en milieu solide pour le test antimoisissure
L'étude de l'activité antifongique est réalisée par la technique décrite par Favel et al. en 1994 [21]. Un millilitre de l'extrait de la plante de concentration finale égale à 1mg /ml est ajouté dans 19ml de
milieu de culture PDA (PotatoDextrose Agar) maintenu à 45 °C. Le mélange est ensuite versé dans des boîtes de Pétri. Ces dernières sont mises à sécher pendant 15 mn à 37 °C. 10µl de chaque germe testé à une suspension correspondante à 0,5 MacFarland sont déposés en strie à la surface du milieu. Les boites de Pétri sont incubées à 25 °C pendant 72 h.
Le résultat est observé par la croissance normale visible ou non des moisissures. Les témoins négatifs ont été
préparés par spot des souches testées à la surface des milieux sans extraits.
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2.4.2. Analyses de l'activité antioxydante
La détection de l'activité antioxydante des extraits de la plante est effectuée par trois méthodes différentes :
méthode DPPH, méthode « bioautography », et méthode ORAC.
2.4.1.1.- Méthode DPPH
La méthode par DPPH ou 1,1-diphenyl-2-picryl-hydrazyl, est une méthode spectrophotométrique,
reposant sur le transfert d'électrons, c'est-à-dire sur la réduction du radical libre DPPH+ par la présence d'une molécule antioxydante. Cette réduction se traduit par une décoloration facilement mesurable par spectrophotométrie à 515 nm. Le pourcentage de DPPH+ restant est proportionnel à la concentration d'antioxydants [23,24]. Une microplaque est utilisée pour cet essai. Dans chaque puits sont déposés en tripliquette 20µl de solution méthanolique de l'échantillon à tester de concentration 0,1mg/ml, 20µl de Trolox ((S)-(-)-6-hydroxy-2,5,7,8-tetramethylchroman-2-carboxylique), l'antioxydant de référence, de concentration 150 à 600µmol/l, et 20µl de blanc (mélange DPPH et MeOH). 280µl de solution méthanolique de DPPH à 0,004% (4mg/10ml) sont ensuite ajoutées dans chaque puits sauf dans celui du blanc. Le mélange est laissé à incuber pendant 1heure à 30°C. L'absorbance est mesurée à 515nm. L'absorbance moyenne de l'extrait, et une courbe d'étalonnage Absorbance en fonction de la Concentration du Trolox sont obtenues, et sont comparées. Les résultats sont donnés en équivalent Trolox et en pourcentage d'inhibition. L'activité antioxydante de l'extrait est exprimée par la concentration correspondant à l'absorbance du Trolox, équivalent à l'absorbance de l'extrait, en nmol/µl ou mMTrolox/l de l'extrait. Le pourcentage d'inhibition est calculé par la formule suivante :
% d'inhibition = 100 – 100 (A produit testé/ Ablanc)
A produit testé : Absorbance du produit testé Ablanc : Absorbance du DPPH et MeOH
2.4.1.2.-Méthode « bioautography »
La technique utilisée est basée sur la décoloration en jaune du DPPH de couleur pourpre en présence
d'un composé antioxydant.
L'extrait à tester est solubilisé dans du méthanol, puis la solution est déposée sur une plaque CCM. La
plaque est ensuite éluée. Puis, cette dernière est pulvérisée par le révélateur DPPH, en solution méthanolique à 25%. Le test est positif lorsqu'il y a apparition de décoloration au niveau des taches ou spots des produits.
2.4.1.3.-Méthode ORAC
La méthode ORAC, Oxygen Radical Absorbance Capacity est un test qui combine à la fois le
pourcentage d'inhibition de la réaction d'oxydation et la longueur dans le temps de cette inhibition enspectrofluorimétrie. Elle est basée sur la décroissance de la fluorescence de la fluorescéine (3',6'-dihydrospiro[isobenzofuran-1[3H],9'[9H]-3-one]) en présence de l'oxydant chimique AAPH (2,2'- Azobis [2-methyl-propionamidin] dihydrochloride), générateur du radical peroxyl libre. La techniqueréalisée sur une microplaque consiste en une mesure de la protection exercée par une molécule donnée contre l'oxydation de la fluorescéine par le radical libre [25].
25µl de solution méthanolique d'échantillon de concentration 0,001 mg/ml, 25µl Trolox de
concentration de 6,25-75µM et 25 µl de blanc (mélange fluorescéine + AAPH (sans antioxydant)) sont déposés dans chaque puits de la microplaque. Puis un ajout de 150µl de solution de fluorescéine à 8,38. 10-5mM est fait sauf dans les puits du blanc. La microplaque est mise à incuber pendant 15minutes à 37°C, puis 25µl d'AAPH (153mM) sont ajoutés dans chaque puits sauf dans celui contenant le blanc. Par la suite, la microplaque est analysée par le spectrofluorimètre du lecteur de microplaque pendant 1h40, à une longueur d'onde d'excitation et d'émission respectivement de 485±9nm et 530±20nm. L'aire sous la courbe (fluorescence en fonction du temps) obtenue de l'échantillon est ensuite comparée à la gamme étalon de Trolox. Les résultats sont obtenus par le calcul du rapport ci-dessous :
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(AUCéch-AUCblc)
AUCéch : aire sous la courbe de l'échantillon AUCblc : aire sous la courbe du blanc CTrolox : concentration du Trolox Céch : concentration de l'échantillon
L'activité antioxydante est donnée par la concentration Trolox, correspondant à celle donnant une valeur du rapport égale à 1, en valeur ORAC ou en Trolox équivalent (mMTrolox par g ou l d'extrait).
Plusieurs méthodes ont été adoptées dans la mesure des activités antimicrobiennes des extraits de la
plante. L'ensemble des tests ont été effectués sur l'extrait méthanolique.
3. RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. Rendement de l'extraction
160g de poudre de plante ont donné 3,55g d'extrait dichlorométhane, de couleur vert très foncé, soit un rendement de 2,22% et 22,22g d'extrait méthanolique, de couleur marron jaunâtre, avec un rendement de 13,89%.
3.2.Screening phytochimique
Le tableau1 donne les résultats obtenus lors du screening phytochimique dePsychotria bridsoniae.
Tableau 1: Résultats du criblage phytochimique des feuilles et inflorescences de Psychotria bridsoniae
Famille chimique à détecter
Réactifs de caractérisation
Alcaloïdes
KI, I2, HgCl2, Bi(NO3)3, acide tartrique
Composés phénoliques
Flavanones, flavanonols
HCl concentré, tournures de magnésium
HCl concentré, tournures de magnésium, alcool isoamylique
HCl 25% aqueux, ammoniaque
Leucoanthocyanes
Hétérosides anthraquinones
HCl 12 %, NH4OH 20%
Gélatine salée 1 % (gélatine 1 % + NaCl 10 %, 50/50 v/v)
Tanins condensés
Solution hydroéthanolique à 2 % de vanilline et 12 % de
Phénols et flavanes
Gélatine à 1 %
Terpénoïdes
Anhydride acétique, H2SO4 concentré
H3PO4 à 2 %, Acide trichloracétique à 20 %
HCl, CuSO4, Glycérol
- : test négatif : aucune réaction observée + : faible coloration ou formation de peu de précipité ++ : Coloration franche ou précipité abondante +++ : Coloration intense ou floculation immédiate ou hauteur de mousse supérieure à 5cm.
Ce tableau montre la présence des métabolites secondaires suivants dans Psychotriabridsoniae: -
des composés phénoliques et dérivés, qui sont surtout représentés par les flavonoïdes (flavanones,
flavanonols, flavanones, leucoanthocyanes), les tanins condensés et les phénols.
des terpénoïdes dont les iridoïdes et les stéroïdes.
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Cependant on a remarqué que la plante ne contient qu'une quantité infime d'alcaloïdes.
3.3.Activité antimicrobienne
3.3.1 - Screening antibactérien par méthode de dilution en milieu solide
Un panel de 47 souches de référence (American Type Culture Collection (ATCC), Collection de
l'Institut Pasteur (CIP), appartenant à 45 espèces bactériennes: 18 souches (17 espèces) à Gram (+), 29 souches (28 espèces) à Gram (-), ont été testées à une dose de 100mg/ml d'extrait méthanolique. Cet extrait inhibe 30 espèces (16 Gram + et 14 Gram -) bactérienne sur 47.Les souches non inhibées ont été Bacillus subtilis, Enterobacteraerogenes,
Pseudomonas
aeruginosa,
Pseudomonas
Pseudomonas putida, Escherichia coli, Salmonella enterica, Klebsiellapneumoniae, Enterobactercloacae. Les résultats sur les souches sensibles sont présentés dans le tableau 2 et la figure 2.
Tableau 2:Résultats positifs du screening antibactérien de l'extrait MeOH par la méthode de dilution sur gélose sur 47
souches de références (provenant du Laboratoire de Microbiologie de l'Université Paris Descartes)
Souche bactérienne
Souche bactérienne
Listeria innocua
Shigellasonnei
Staphylococcus
saprophyticus
(bestiarum)
Staphylococcus
lugdunensis Staphylococcus aureus
Staphylococcus
epidermidis Staphylococcus
haemolyticus
Streptococcus
agalactiae Enterococcusfaecalis
Staphylococcus
Achromobacter
saprophyticus
Bacillus cereus
us Listeria monocytogenes
Pseudomonas mosselii
Aeromonascaviae
Pseudomonas monteilii
Yersinia enterocolitica
++ : Présence d'une seule colonie +++ : Test positif = aucune colonie ne pousse
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Figure 2 : Photo de boîtes de Pétri montrant l'activité antibactérienne de l'extrait de P. bridsoniae par rapport à
un témoin sans produit.
Les résultats obtenus montrent que l'extrait méthanolique de P. bridsoniae possède un pouvoir
antibactérien à large spectre, notamment sur les bactéries à Gram (+). La croissance de 14 souches de bactéries à Gram (+) sur 17 souches testées est totalement inhibée. Cet extrait inhibe également la croissance des bactéries à Gram(-). En effet, 16 souches de bactéries à Gram (-) sur 30 souches testées sont entièrement inhibées.
Voici quelques données sur les espèces bactériennes sensibles à l'extrait de P. bridsoniae :
-Staphylococcus aureus et Bacillus cereus sont responsables des intoxications alimentaires ; -Streptococcus agalactiae provoque la méningite et la septicémie chez les nourrissons ; -Enterococcusfaecalis est responsable d'inflammations chroniques de l'intestin, d'infections urinaires et d'endocardites; -les bactéries Gram (-) sont en
général responsables des infections nosocomiales, comme
Flavimonasoryzihabitans, Pseudomonas mosselii.
3.3.2 - Méthode de l'antibiogramme
Les extraits dichlorométhane et méthanolique de la plante ont été testés sur 6 souches au sein du laboratoire du CNARP :
• Gram (+) : Staphylococcus aureus ; Bacillus cereus, Bacillus megaterium;
• Gram (-) : Klebsiellapneumoniae, Escherichia coli, Salmonella typhi;
Les antibiotiques de référence utilisés sont la Néomycine (30µg/disque), le Gentamycine (30µg/disque), et la Tétracycline. Un test sur 9 autres souches, provenant de la collection de l'Université de La Réunion (LCSNSA) a été également effectué:
• Gram (+) : Clostridium perfringens, Listeria monocytogenes, Streptococcus pyogenes;
• Gram (-) : Vibrio parahaemolyticus, Shigellaflexnerii, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella enterica,
Yersinia enterocolitica, Proteus mirabilis.
Les antibiotiques de référence sont la Kanamycine (30µg/disque) et la Streptomycine (10µg/disque). Le tableau 3résume les résultats obtenus par cette méthode.
Tableau 3 : Résultats des tests antimicrobiens par la méthode antibiogramme (souches provenant du Laboratoire de Chimie
de Substances Naturelles et Sciences des Aliments de l'Université de La Réunion)
Diamètre d'halo d'inhibition (mm)
S. aureus
B. megaterium
B. cereus
L. monocytoenes
C.perfringens
S. pyogenes
K. pneumoniae
P. mirabilis
S. flexnerii
parahaemolyticus
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S. enterica
P. aeruginosa
Y. enterolitica
0 : aucune zone d'inhibition NT: Non testé
L'extrait méthanolique, à une concentration de 1mg/disque, inhibe la croissance des bactéries à Gram (+), avec un diamètre d'halo d'inhibition variant de 11 à 16 mm dont S. pyogenes est la plus sensible (16±0,0 mm). Il inhibe également la croissance des bactéries à Gram (-) avec un diamètre d'halo d'inhibition variant de 10 à 12 mm, dont P. mirabilis et K. pneumoniae, sont les plus inhibées (12 ±0,0 mm). L'extrait dichlorométhane est moins actif car l'ensemble des souches testées sont peu sensibles. Les deux extraits présentent une faible activité par rapport aux témoins.
3.3.3 - Méthode par bioautography
L'activité antibactérienne de l'extrait méthanolique a été testée sur 4 souches: • Gram (+) : Staphylococcus aureus, Bacillus cereus, Bacillus megaterium ;
• Gram (-) : Klebsiellapneumoniae. Cette méthode permet de confirmer la détection de l'activité antibactérienne de l'extrait méthanolique sur
certaines souches testées par méthode d'antibiogramme. Cette activité est marquée par la formation d'une bande claire entourant le spot du produit à tester.
3.3.4 - Méthode de microdilution en milieu liquide
6 souches bactériennes ont été testées pour la mesure de l'activité antibactérienne de l'extrait méthanolique :
• Gram (+) : Listeria monocytogenes, Clostridium perfringens, Streptococcus pyogenes, Proteus
mirabilis ;
• Gram (-): Shigellaflexnerii, Yersinia enterocolitica.
Le tableau suivant permet de résumer les résultats issus de ce test.
Tableau 4:Résultats de CMI et de CMB de l'extrait méthanolique de P. bridsoniaepar microdilution en milieu liquide
Souches Gram (+)
Souches Gram (-)
L.monocytogenes
C. perfringens
S. pyogenes
P. mirabilis
Y. enterocolitica
S. flexnerii
Les résultats (tableau 4) confirment d'une part l'activité antibactérienne de l'extrait méthanolique, et
d'autre part montrent plus de spécificités pour les valeurs CMI et CMB différentes obtenues.
En se référant au rapport CMB/CMI, l'extrait méthanolique est bactéricide vis-à-vis de l'ensemble des
bactéries, à une concentration minimale inhibitrice allant de 39,06µg/ml à 625 µg/ml, et une concentration minimale bactéricide de 78,13µg/ml à 1250µg/ml.
3.3.5 - Méthode de dilution en milieu solide pour le test antimoisissure
Le test a été fait sur 5 souches de champignons, provenant de la collection de l'Université de La
Réunion (LCSNSA): Aspergillus flavus, Aspergillus terreus var terreus, Fusariummonoliforme, Fusariumsporotricoides, Trichodermaviride.
L'extrait méthanolique a été utilisé à une concentration finale égale à 1mg /ml. Le résultat est observé
par la croissance normale visible ou non des moisissures.
Tableau5 :Résultats des tests antimoisissures sur l'extrait MeOH de P. bridsoniae
Aspergillus
Aspergillus
Pourcentage d'inhibition de la croissance des moisissures (%)
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Témoin (milieu + souche,
Les résultats présentés dans le tableau 5 montrent que l'extrait méthanolique de P. bridsoniae inhibe la
croissance des champignons filamenteux de 16 à 45% par rapport au témoin. L'inhibition est en général moyennement faible, mais l'extrait présente une activité plus marquée contre la souche de Trichodermaviride (45%), par rapport aux autres souches testées. Pour le témoin, l'inhibition est nulle.
3.2 Analyses d'activités antioxydantes
La détection de l'activité antioxydante des extraits de la plante a été effectuée par trois méthodes
différentes : méthode DPPH, méthode « bioautography », et méthode ORAC.
3.2.1 - Méthode DPPH
La technique d'analyse de l'activité antioxydante, faite sur microplaque, avec une solution
méthanolique DPPH à 4mg/10ml, a permis de mettre en évidence d'une part une activité antioxydante élevée de l'extrait méthanolique de 3568mMTrolox/l d'extrait, et d'autre part, un résultat positif pour l'extrait dichlorométhane, mais caractérisé par une valeur d'inhibition faible de 63mMTrolox/l d'extrait.
3.2.2.- Méthode « bioautography »
L'extrait dichlorométhane est inactif vis-à-vis du DPPH alors que l'extrait méthanolique présente une
activité antioxydante. Cette dernière est montrée par la décoloration de la couleur violette aux alentours des dépôts c'est-à-dire le piégeage du radical libre (DPPH+) par les composants organiques des extraits testés.
3.2.3 - Méthode ORAC
Le test d'activité antioxydante des extraits de la plante, suivant la méthode ORAC par le principe de
transfert d'hydrogène, a donné les valeurs respectives de 22,59mMTrolox/l d'extrait pour l'extrait méthanolique et 15,60 mMTrolox/l d'extrait pour l'extrait dichlorométhane. Cette méthode permet de confirmer l'activité importante de l'extrait méthanolique par rapport à l'extrait dichlorométhane.
4. CONCLUSION
Le criblage phytochimique réalisé sur la plante a montré la présence de composés phénoliques, de stéroïdes
et d'iridoïdes.
Les tests antibactériens ont révélé que l'extrait méthanolique de la plante présente une activité
antibactérienne à large spectre essentiellement sur Streptococcus pyogenes, avec une CMI de 39,06µg/ml et une CMB de 78,13µg/ml. L'analyse des activités antioxydantes a également montré la potentialité de l'extrait méthanolique, avec une valeur élevée de 3568mMTrolox/l d'extrait par méthode DPPH, et une valeur 22,59mMTrolox/l d'extrait par méthode ORAC. Ces résultats permettent de confirmer les activités antibactériennes et antioxydantes mises en évidence lors des travaux préliminaires réalisés. L'ensemble des résultats obtenus sont comparables avec les données antérieures répertoriées sur quelques espèces du genre Psychotria. Néanmoins, Psychotriabridsoniae ne renferme qu'une quantité infime d'alcaloïdes. Notre étude a permis de montrer l'intérêt biologique de Psychotriabridsoniae. Elle a ouvert une nouvelle voie de recherche de molécules antibactérienne et antioxydante. L'extrait méthanolique de P. bridsoniae peut donc faire l'objet de recherches biologiques approfondies dans le traitement des infections telles que l'angine streptococcique, le scarlatine, l'impétigo, la pneumonie, les infections urinaires, les infections nosocomiales, et dans le traitement des toxi-infections alimentaires.
5. REMERCIEMENTS :
Laboratoire de Microbiologie de l'Université Paris Descartes
Laboratoire de Pharmacognosie de l'Université Paris Descartes
Laboratoire de Chimie de Substances Naturelles et Sciences des aliments de l'Université de La Réunion
Bourse du Gouvernement Français - Projet PARRUR
MADA-HARY, ISSN 2410-0315, vol. 5, 2016
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MADA-HARY, ISSN 2410-0315, vol. 5, 2016
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Source: http://madarevues.recherches.gov.mg/IMG/pdf/hary5_1_.pdf
Unidad de Genética Médica Farmacogenómica Newsletter Enero-Marzo 2015 215 millones de dólares para impulsar lo que denominó "Precision Medicine" Comentarios bibliográficos resaltan el hecho de que los tratamientos médicos actuales y los que están en fase fluorouracil susceptibility and side effects in colon cancer patients.
CHAPTER 2 Pharmaceutical Witnessing: Drugs for Life in an Era of Direct-to- Joseph Dumit People come into my office, throw down an ad and say, ‘That's me.' It's a disease that often has no symptoms. Advert for Peripheral Artery Disease If you answered 7 or less for question 10, you probably aren't feeling like yourself.